Les Parisiens ont voté pour l'interdiction des services de partage de scooters électriques dans la capitale française, selon un référendum qui s'est tenu le 2 avril 2023. Les médias français rapportent que près de 90 % des électeurs se sont prononcés en faveur de l'interdiction, qui devrait entrer en vigueur en septembre 2023. L'interdiction est une décision inhabituelle de la part de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, qui a laissé les habitants décider du sort des scooters électriques dans la Ville Lumière. Toutefois, les critiques affirment que cette décision met en péril des emplois et reflète l'opinion d'une petite minorité de résidents parisiens.
Le taux de participation au référendum a été faible, avec seulement 100 000 votants environ, soit moins de 8 % des électeurs inscrits. Certaines critiques soulignent que la date limite d'inscription précoce, le petit nombre de bureaux de vote et l'absence de vote électronique ont contribué à ce faible taux de participation. Selon le journal français Le Figaro, l'interdiction affectera environ 400 000 utilisateurs d'e-scooters par mois, et le secteur emploie environ 800 personnes.
Les trois principaux opérateurs d'e-scooters à Paris, Lime, TIER et Dott, gèrent collectivement une flotte d'environ 15 000 deux-roues. Si les e-scooters peuvent rendre les déplacements dans une grande ville bondée relativement simples et bon marché, ils ont suscité l'ire des Parisiens qui doivent les contourner ou les enjamber pour se rendre au travail ou en revenir. Les plaintes des habitants ont incité le gouvernement français à annoncer une nouvelle réglementation en mars 2023 afin de réduire l'encombrement et les accidents.
Certains habitants ont souligné les mérites de ces véhicules dits du dernier kilomètre. Ils sont particulièrement utiles pour les femmes, car ils leur permettent de rentrer chez elles tard le soir sans prendre le métro, et ils sont moins chers qu'un taxi. Toutefois, d'autres ont exprimé leur inquiétude quant aux dangers des e-scooters et à leur amoncellement à chaque coin de rue.
Les principaux opérateurs d'e-scooters à Paris prévoient de se conformer à la loi et de cesser leurs activités en septembre. TIER a exprimé sa déception, déclarant que l'abandon des scooters électriques partagés signifie également que Paris s'isole du reste du monde avec de grandes capitales comme Washington, Madrid, Rome, Londres, Berlin ou Vienne qui mettent toutes en œuvre des politiques soutenant les scooters électriques comme moyen de réduire l'utilisation inutile de la voiture.
Sources : Le Figaro, The Financial Times